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gazouillis de plumes

#textes-extraits-#poèmes-#haïkus en ateliers d'écriture créative animés par la Tortue à plumes©" à colombes. L'écriture est un espace de liberté partagé par les écrivants par des textes sous toutes leurs formes, induites par de gentilles contraintes (les inducteurs) et où l'imagination et le lâcher prise, "ici et maintenant" sont les maîtres du jeu. Et la lecture, le plaisir du partage des mots

quand je stresse je mange, quand j'ai mangé je stresse

Afin de se mettre en appétit pour la rentrée,
le mercredi 15 septembre à 19heures au CSC,
pourquoi ne pas savourer des textes pleins de gourmandise. 
=====
"moi & mon quotidien"
histoires de femmes
=====

"Quand je stresse, je mange, quand j'ai mangé, je stresse... Le serpent qui se mord la queue ! " Agrippine tourne en rond, dans son corps et dans sa tête. Son prénom l'accable. Comme le serpent qui ne reconnaît pas sa queue, elle ne s'identifie pas à ce prénom de perfide romaine. Un prénom, c'est abstrait, on ne peut pas le mordre, juste le déformer, le déguiser en... Aubépine ? Églantine ? Joséphine ? Mais non ! On s'éloigne du prénom d'origine et cela ne peut pas passer inaperçu. Agrippine aurait bien aimé s'appeler Clémentine. Douce et juteuse, sucrée et parfumée, parée d'une couleur ensoleillée, elle égaye nos repas d'hiver. Agrippine se serait assimilée avec bonheur à ce fruit délicieux, et elle serait devenue une jeune femme charismatique qui réchauffe le coeur ou suscite la passion...elle s'échappe, Agrippine, elle fuit la réalité l'espace d'un rêve, et la retombée n'en est que plus brutale. 

Agrippine stresse. Quels étaient les sentiments de ses parents pour l'avoir dotée d'un prénom aussi peu attachant ? Résignée, elle essaie de rentrer dans la peau de son personnage. Elle se prépare sur un plateau sa petite orgie. Elle vide son frigo : du sucré au salé en passant par l'amer et l'acide, sans oublier le vin, l'hydromel maison, que sais-je ? Puis elle s'allonge sur son canapé, à la romaine, un coude replié sur l'accoudoir. Elle allume la télévision, puis elle mange, pour vider son esprit, oublier son prénom dont elle ne peut se dévêtir. Ne pas laisser l'assiette vide car cela revient à contempler sa détresse. 

Agrippine s'arrête enfin aux premières pesanteurs de son estomac dilaté. Cette idée machiavélique de déformer son corps colle bien à son prénom. 

Ce prénom l'accable, Agrippine stresse, ce stress l'étouffe. Il faut faire quelque chose. Tandis que son esprit ressasse, lutte, ou abandonne, sa main redevient celle de la romaine, et recommence à empoisonner son corps. 

Annie
➿➿➿➿
 
Mais comment suis-je tombée dans ce circuit infernal ?
Tout d'abord, les raisons pour stresser abondaient quand j'écoutais les nouvelles. Alors, pour contrecarrer la production de corticoïdes nuisibles à long terme sur ma santé mentale passablement délabrée, j'ai décidé il y
a trois mois de consulter mon médecin traitant. Cet homme plein de chair et de bon sens, m'a fixé de ses
yeux rieurs qui surmontaient son masque anti-covid : « Voyons Madame, je vous connais depuis longtemps, faites-vous plaisir et écoutez moins souvent les nouvelles. A part ça, avez-vous besoin d'autre chose ?
Je ressens comme des démangeaisons, par ci par là.
C'est normal, à votre âge, la peau commence à sécher (je ne me rappelle plus le terme plus scientifique ou moins agressif qu'il a dû employer, c'est ce que mon cerveau a compris). Je vais vous prescrire trois tubes de crème pour hydrater la peau, une boîte de comprimés antihistaminiques. Je vous ajoute du doliprane dans le cas où...
Des comprimés effervescents dans ce cas, s'il vous plaît.

Quand je suis rentrée chez moi, j'ai médité sur le « faites-vous plaisir ». J’ai médité pendant un quart d’heure. Ensuite, je me suis levée d’un pas ferme vers mes étagères de livres et j’ai attrapé sans hésiter ce bouquin : 

A table ! Un million de menus. Tous les jours, je me suis régalée :

lundi, sauté d'agneau aux courgettes,
mardi, dorade au concombre,
mercredi, daube provençale,
jeudi, bar grillé au fenouil,
vendredi, thon aux deux poivrons,
samedi, couscous d'agneau.
Quant au dimanche, il était réservé à mon petit-fils qui n'habite pas très loin. Comme c'est un jeune homme normal, dans la vague actuelle, il aime bien frites, pizza et autres spécialités similaires. Je suis une bonne pâte, je m'accommode car j'aime aussi faire plaisir. Donc, nous avons mangé selon les goûts de mon petit-fils.
Je ne vous ai parlé que du plat de résistance, mais j'ai parfaitement assimilé les coutumes de mon pays d'adoption.  Aussi, les entrées ou amuse-gueules et les desserts incontournables, surtout les desserts bien crémeux sont aussi entrés dans mon quotidien.

Cela a duré trois mois. Puis j'ai commencé à me sentir un peu à l'étroit dans certains vêtements, en particulier au niveau du bassin. C’est alors qu’une de mes filles est venue me rendre visite, ce qui m'a fait beaucoup de bien au début, mais quand elle m'a regardée, d'un air dubitatif, légèrement ironique :

« T'as pas l'impression d'avoir un peu grossi ? », je suis restée sans voix quelques instants, puis j'ai murmuré : « Ça se voit tant que ça ? ». Elle ne m'a pas répondu, mais j'ai capté le message.

C'est ainsi que je suis tombée dans le circuit infernal. Quand je stresse, je mange. Quand j'ai mangé, je stresse.

Je ne suis pas encore revenue vers mon médecin traitant. Que pourrait-il me conseiller qui ne risquerait pas de me faire chuter dans la déprime totale ?

Myosotis
➿➿➿➿
 
 
Quand je stresse je mange, quand je mange je stresse
En gros quoi que je fasse je reviens au même point
C’est le jeu du chat qui se mord la queue 
A chaque fois que je me retrouve devant un problème 
Le stress commence à monter, 
Je me rue sur la nourriture entre autre, sur le chocolat noisette 
Mon préféré, j’aime quand ça croque sous la dent
Je n’ai qu’à fermer les yeux et je me retrouve au 7e ciel
A chaque carré dégusté, mon baromètre de stress réduit
Psychologiquement je suis contente car l’hormone du plaisir est redevenu à la normale 
Quand je mange, je stresse car je vais prendre du poids. 
 
Et c’est reparti pour un tour. La peur du regard des autres en permanence 
De ne pas pouvoir gérer tout cela sans que je ne pense à la nourriture.
Quand tout à coup je m’effondre je comprends qu’il est temps pour moi de trouver une solution 
Sauf que j’ai besoin de mon chocolat, de mes crackers Belin, c’est ce qui m’aide à tenir
Mais effectivement ce n’est pas la solution.
Mais le gras, le sucre et le sel c’est la vie
On ne vit qu’une fois, alors profitons
Tartes sucrées ou salées c’est la best life 
Mais le plus important c’est la santé.
Speedy Kart
➿➿➿➿

 

Quand je stresse, je mange, quand j'ai mangé je stresse, dites moi ce que je peux faire docteur pour m'en sortir.
Vous voyez là je stresse et j'ai envie de manger, mais c'est comme dans  les sketchs de Raymond Devos,
je vais sortir de votre cabinet et je vais remanger.
Depuis tout à l'heure je rêve d' un bon moka au café à l'ancienne.
Dans mon souvenir il est légèrement salé, car ma mère le préparait avec du café et du beurre salé.
Impossible de résister, mais c'était trop bon.
Parfois elle faisait une variante, plutôt que de le faire à base de pâte, pour nous faire un dessert rapide en semaine, on le trouvait après la classe, bien au frais dans le frigidaire, elle mettait des "petits beurre Lu".
Je revois le tas de biscuits bien rectangulaires, imbibés de café fort et sucré
Chez les pâtissiers il y en avait des bons.
Mais aujourd'hui c'est difficile d'en trouver, il faut les commander et si vous en voulez un individuel c'est encore plus dur.
Je me souviens d'un dimanche où mon filleul était venu avec ses parents pour son anniversaire, il devait fêter ses 4 ou 5 ans. Pour le dessert, j'avais décidé d'acheter un moka, mon mari a mis les bougies et a amené le gâteau.
Donc on lui dit de souffler les bougies, ce qu'il fait.
A ce moment il a regardé le moka et il m'a dit avec son air le plus sérieux :
Sur ton gâteau il y a plein de gravier.
En fait, c'était les éclats de cacahuètes.
Et il a été étonné que ça nous ait fait rire.
Aujourd'hui il est papa, et la dernière fois qu'il a fêté les 3 ans de son petit, on s'est regardé d'un air complice
et on a rigolé tous les deux.
En fait, il attend encore un an ou deux pour qu'il comprenne mais ce moka plein de gravier est toujours dans notre esprit, 
je peux encore l'apprécier rien que par le souvenir.
Aidapa 
➿➿➿➿

 

" Quand je stresse je mange, quand j'ai mangé je stresse"
Quelle détresse! Dehors l'orage gronde, mon humeur et mon estomac aussi ! Lentement, mais sûrement,
je me dirige vers le placard où se trouve ma réserve de friandises : plaquette de chocolat aux noisettes : 'en raffole!
Je prends 2 carrés, puis je vais me rasseoir avec mon livre. Le héros va-t-il gagner  son combat?
D'abord je déguste lentement le 1er carré ; trop bon ! Je ferme les yeux pour mieux en apprécier les saveurs. Je poursuis ma lecture. Pas de chance, Romain s'est fait tuer ! Du coup, je croque le reste du chocolat sans m'en rendre compte. Et maintenant, que va-t-il se passer ? Trop déçue par la tournure des évènements,
je me relève et...cap vers le placard. Cette fois, sans hésiter, je coupe carrément toute la largeur de la tablette. Le roman devient vraiment trop triste. Je stresse pour la fin que je devine déjà. Les 4 carrés partent aussi vite que les 2 précédents. Le placard m'attire comme un aimant. Tant pis, je vais finir la tablette. Quel plaisir ces grosses noisettes entières ! Mais hélas, toute la famille de Romain est décimée par le clan adverse.
Une tranche de moelleux au chocolat s'ajoute à la tablette ! Trois jours de ce régime, trois jours pour finir mon livre. Au bout du compte, je me pèse : 2 kilos de gagnés ! Adieu, joli bikini que je viens d'acheter !
" Le régime commence toujours demain" est-il écrit sur mon tablier de cuisine. Alors, me dis-je, tout n'est pas perdu !
Odette
➿➿➿➿
 
Quand je stresse, je mange, quand j’ai mangé, je stresse.  Moi, c’est le chocolat. Le chocolat sous toutes ses formes... La pandémie a eu un effet déplorable sur mon tour de taille... J’ai écouté les bons conseils. Préférez le chocolat noir. Anti déprime naturel assuré et jusqu'à quatre carrés par jour.. Pas de conséquences dramatiques, mais 2 kg quand même  et en plus j’ai des statines pour le cholestérol. Cependant impossible de respecter les doses.. le poids, c’est facile à réguler si on évite les sucreries..  et le grignotage ; mais comment résister.. ?   Une fois que la tablette ou la boîte est ouverte ??? Moi je ne peux pas. Il faut que j’y retourne... Rien que d’y penser, je stresse encore. Pourtant que d’astuces pour essayer d’esquiver… Soigneusement, j’ouvre la tablette, déplie le papier d’argent, détache un seul carré. Je referme le tout et replace l’objet du désir sur l’étagère du placard. Mais à peine le morceau de chocolat posé sur la langue qui commence à fondre déployant le maximum de saveurs... que déjà il est englouti au fond du gosier ; et  déjà il me manque affreusement. Voilà, je suis dépendante au chocolat, c’est ma drogue... je râle du temps perdu à rouvrir le placard, déplier le papier.. mais je m’exécute car ne résiste pas à l’envie.. Et encore un petit carré…Ce n’est vraiment pas raisonnable, je stresse de te manger minuscule carré et après je vais encore stresser de ne t’ avoir pas assez dégusté. C’est épuisant … de s’activer autant dans une journée par pure gourmandise ! C’est décidé, j'arrête . Je me contenterai de lécher les vitrines de tous les chocolatiers de la rue Saint Denis, un vrai supplice,  car il y en a quatre..  De quoi stresser non ! En réalité, il faudra passer en courant pour ne pas regarder.. et surtout  occulter la porte d’entrée.. de la tentation.   Objectif : 2 kilos pour rentrer dans le maillot de bain cet été,
on se rattrapera.. cet hiver.. Cadeau de Noël : Orgie de chocolats…
Mais c’est loin Noël !!
MFV
➿➿➿➿
 

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 miscellanées d'accroches :
où il est question d'ornithorynque, de lunettes, de navette et + encore

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[…]"J'ai perdu les lunettes ! " s'exclame-t-elle intérieurement au moment de plonger dans des recettes sympathiques. Ça fait la deuxième fois de la semaine ! Est-ce que je ne commencerais pas à perdre la mémoire ? 
Et elle se revoit en activité, et cette collègue plaisante qui lançait :"Alzheimer !" dès qu'elle oubliait quelque chose. Et ce jour où la même collègue cherchait ses clés dans toute l'école... 
"Bon, c'est pas tout ça, mais il me faut mes lunettes ! Et sans elles c'est peine perdue !
" Agrippine cherche ses lunettes de secours, les "chaussent", Elle commence à ramper sur le sol, onduler sur le tapis comme un ornithorynque, pour vérifier sous les meubles qu'elles n'y sont pas tombées.
Et voilà ! Ses lunettes sont là, sur la table, sous son nez. Qu'est-ce qu'elle est myope quand même ! 
Agrippine retourne à ses recettes... Trop longue... Trop difficile... Trop calorique... Des ingrédients aussi improbables qu'indispensables qu'elle n'achète jamais... 
C'est le jour des prétextes, elle a envie de flemmarder, se trouve des raisons de ne rien faire. 
 
[…] Agrippine laisse filer le temps. L'après-midi s'écoule lentement, comme de l'huile. 
 
[…] Agrippine tient une idée... Elle ouvre son smartphone, touche l'icône de google,  flâne dans les recettes de cuisine les plus sophistiquées, en sélectionne une, dite facile, car il faut être réaliste, Claude et Julia la connaissent bien ! Puis elle la dépose dans la petite enveloppe de son téléphone, à l'adresse mail de Julia, avec un petit mot: "J'ai pensé que tu serais pressée d'essayer cette délicieuse recette, aussi je te l'envoie pour ne plus te faire attendre. Essaye-la, tu m'en diras des nouvelles ! "
Annie ➿➿➿➿
 
J'ai encore faim. Pourtant, mon plateau était plein. Je me rappelle même avoir pensé 'ma petite chérie, tu as toujours les yeux plus gros que ton ventre'. Il ne reste pas une miette et je ne me sens pas rassasiée. C'est grave. La sinistrose me saisit. Je me vois emprunter le chemin de  celles qui doivent s'engager dans des régimes successifs, dans l'espoir de perdre quelques kilos et centimètres, qui se précipitent sur leur balance à leur réveil et qui grimacent en essayant d'ingurgiter des produits insipides. Démoralisée, je retourne dans mon lit pour écouter une musique relaxante qui m'emporterait sur un nuage émeraude  vers un pays où  corps et esprit vivraient en harmonie. Quand j'ouvre de nouveau les yeux, je baigne dans la pénombre. Cette grosse sieste m'a fait du bien : moral remonté entre 6 et 7 sur une échelle de 10. Faut pas non plus demander la perfection ! […]
J'ai raté la navette. Cela ne m'a pas étonnée car ce matin le réveil a été pénible. Si je m'écoutais, je serais restée au lit. Bon, en attendant la prochaine navette, j'ai le temps d'imaginer une bonne excuse pour expliquer mon retard. Quatre-vingts pour cent du temps, je flotte sur une mer d'optimisme, sauf quand je découvre dans ma boîte aux lettres une enveloppe officielle. Je ne sais pourquoi j'imagine que c'est une mauvaise nouvelle, genre une facture non payée. Les bonnes nouvelles passent par whatsapp ou skype de mes copines.
Mais ça va s'arranger dès que j'aurai maturé un peu plus. Selon Clarissa Pinkola Estés, je suis dans l'âge de
la rejuvenescence. Quel beau mot ! Rien que de le prononcer, je sens comme un souffle printanier parcourir mon corps...
Sauf si je continue d'avoir faim de cette façon inexplicable !
 
Myosotis ➿➿➿➿

 

J'ai perdu mes lunettes et je ne retrouve plus ma recette.
Je l'avais pourtant mise dans une enveloppe et l'enveloppe dans mon sac fermé
 
Je n'ai pas le temps de retourner chercher chez moi.
J'ai raté la navette, il ne manquait plus que ça, quelle journée mouvementée, contrariante. 
C'est vrai je reconnais qu'il y a pire mais cette feuille était indispensable pour ma surprise.
 
Mais ça va s'arranger ma petite fille, ne pleure pas
Pour Mady tout le monde est sa petite fille, elle a des enfants qui sont loin de chez elle, donc elle s'est inventée une famille proche. Tout le monde la connaît dans le quartier,
on ne peut que l'aimer.
 Mais ça va s'arranger
 Sauf si tu l'as laissé sur le plateau et que le chat ou le chien ont joué avec.
 
Ouf !!! elle est dans ma poche, quelle étourdie je fais
Aidapa ➿➿➿➿

 

J’ai encore faim chéri, je pourrais manger un ornithorynque  
Un orny quoi ? C’est quoi ça encore ?
Le fruit de ton imagination.
On vient tout juste de sortir du restaurant il y a moins
d’une demi-heure 
Mais non un ornithorynque
c’est l’équivalent d’un raton laveur mais en plus moche
Ce n’est pas la question j’ai vraiment faim. Tu es enceinte ?
Euh non je suis plutôt en ménopause
et pour ne rien arranger… Quoi encore ?
J’ai perdu mes lunettes sur le chemin de la maison
au restaurant,
je vois double c’est très gênant
pour moi mon amour il faudrait passer chez optic 2000
pour récupérer une paire. Tu n’en rates pas une
t’es incroyable…
Je n’ai pas le temps, j’ai des rendez-vous médicaux,
je dois passer au magasin pour m’acheter du gel,
c'est indispensable car je n’en ai plus,
alors je pense que tu peux faire un effort
et patienter demain…
Eh mince merci beaucoup à cause de toi,
qu’est-ce que j’ai fait mon ange ?
J’ai raté la navette qui m’emmène chez le médecin et
toi-même tu sais combien ils sont exigeants.
Je vais devoir les appeler et prendre un autre rendez-vous.
Bon eh bien maintenant, il ne me reste plus qu’à partir
à la poste
afin de déposer ma lettre sauf que je n’ai pas d’enveloppe.
Tant pis je ferai ça sur place…
Mais ça va s’arranger dès que j’aurai attrapé le prochain bus
qui me déposera tout prêt. Il faut que j'attende 15 minutes
avant qu’il n’arrive. 
C’est parfait mon lapin c’est le temps qu’il faut
pour les commander,
et ensuite je t’accompagne à la poste.
Non c’est gentil de ta part….
Sauf si je décide de faire ça demain dans la journée
j’aurais plus le temps  sachant que tu seras à ton cours
de yoga
avec tes copines du 5e âge.
Étourdi par cette réflexion envers sa femme, 
celui-ci lui propose de faire une soirée télé avec un
plateau repas
afin de se remettre par cette journée plus que fatigante.
Speedy Kart ➿➿➿➿

 

"J'ai encore faim", pensais-je, après un léger petit-déjeuner pris rapidement avant de partir au travail. Par chance, je ne suis pas loin. Je rebrousse chemin et me retrouve devant ma porte. Un papier y a été punaisé. Je cherche mes clefs, puis mes lunettes. Rien. Je vide mon sac sur le palier : toujours rien !
" J'ai perdu mes lunettes". Sans doute lorsque j'ai fait demi-tour pour revenir chez moi ? Je me traite de tous les noms d'oiseaux ; en plus, j'ai faim, et rien pour contenter mon estomac. Je cours tout en gardant les yeux fixés vers le sol, dans l'espoir de retrouver mes précieuses lunettes. Mais...
" je n'ai pas le temps"; je dois me presser, car le bus passe dans deux minutes et je ne dois pas arriver en retard"
"vous êtes indispensable" me serine mon chef de service. […]
" J'ai raté la navette"; que faire ? Catastrophe! La foudre me tombe sur la tête ! Le prochain passage dans une heure seulement. Jamais je n'arriverai à temps!
" Mais ça va s'arranger dès que" j'apercevrai  un véhicule à l'horizon; quel qu'il soit, je le prends.
En voici justement un. Je l'arrête.On me crie de monter. Le chauffeur, un gros rougeaud au nez un peu aplati et aux mains velues me fait penser à un ornithorynque! Il profite de l'arrêt pour prendre une enveloppe brune dans laquelle se trouve un énorme sandwich au pâté. Une odeur de fumier envahit la cabine. Je me retourne, et aperçois par la lucarne, sur le plateau arrière, une vingtaine de cochons grognant, se balançant aux trépidations du camion. Ça empeste, et moi je peste! Jour de malchance; vais-je sauter?
" sauf si" un autre véhicule arrive. A travers les animaux et dans le rétroviseur,
je scrute l'horizon. Rien! Je vais devoir respirer cette odeur pestilentielle encore cinquante kilomètres ! J'en suis déjà toute imprégnée. Soudain un coup de frein brutal sème la panique derrière un vrai champ de bataille : cochons tous les pattes en l'air; quatre d'entre eux courent même sur la route !
Je profite de l'arrêt pour m'asperger de parfum et monter dans le nouveau véhicule qui accepte de me prendre en stop. Tout est bien qui finit bien : j'arrive à mon travail juste à l'heure.
Odette ➿➿➿➿
 
J’ai encore faim, se lamente Mélie , attablée  à la table du restaurant  Le  Gargantua situé dans  la charmante petite ville de Brides-les Bains en Savoie, réputée pour ses cures thermales et d’amaigrissement. Eh oui ! le chocolat avait eu des méfaits considérables sur sa silhouette, les calories avaient un peu près attaqué tous les endroits sensibles de son corps et les amas de graisse étaient bien visibles à l’œil nu..  Si son médecin ne l’avait pas alertée. elle serait devenue une grosse baleine disgracieuse . Assez ! lui avait dit le bon docteur Fineligne, dont l’embonpoint frisait l’insolence.. Je vous prescris une cure dans un endroit paradisiaque où vous pourrez déguster des glaces à l’eau  autant que vous le désirez .. Ce sera bon pour votre moral qui est aussi en berne.. Vous ressemblerez à nouveau au guépard que j’ai connu il y a une trentaine d’années , avec vos longues jambes redevenues fines  et votre jolie minois  de chatte persane. Vous ne me parlerez plus de l’ornithorynque  à l’apparence fantasmagorique qui hante vos nuits et vous transforme en cauchemar.
Vous n’aurez plus besoin des anxiolytiques  qui détruisent un peu plus votre cerveau déjà fragile et aggrave la prise de poids. C’est ainsi que Mélie céda et réserva  sa cure

[…]

Assise dans le train qui la menait à Albertville, première étape de son voyage, elle eut un coup de chaud, quand elle se rendit compte, en fouillant dans son sac , qu’elle avait perdu  ses lunettes.. Paniquée, elle se tortillait dans tous les sens en retournant toutes ses affaires, finalement avec tout le tintouin qu’elle faisait, son voisin, pris de pitié, décida de l’aider. 
 
Mélie suait à grosses gouttes,

[…]

lorsque son voisin s’écria :
Ne faites rien ! Vos lunettes sont coincées au fond de votre siège .
Mélie,  bien heureuse d’avoir retrouvé ce bien si précieux et indispensable , remercia mille fois son voisin , et  chaussa ses lunettes , bien décidée à les retirer qu’à l’arrivée .

[…]

 Je n’y arriverai jamais.  Elle avait raison, arrivée  devant l’arrêt du car.. Elle vit au loin son gros derrière s'éloigner.Trop tard , pas moyen de le rattraper. Elle était au bord des larmes..
Elle s’écroula sur sa valise , sortit l’enveloppe de son sac  sur laquelle, elle avait noté tous les horaires avant son départ. Pas de bus avant demain.. Elle se mit à pleurer à chaudes larmes.. 
Soudain s’approcha d’elle son gentil voisin du train. 
J’ai raté la navette ! arriva à articuler Mélie.
Mais cela va s’arranger dès que j’aurais trouvé une solution. Elle regarda autour d’elle mais à part ce gentil Monsieur , il n’y avait plus personne. Lui s’apprêtait  à partir à Courchevel avec ses cousins . Devant autant de détresse, même si cette femme commençait à l’ennuyer, il ne pouvait pas la laisser tomber. C’est ainsi qu’il lui proposa de l’emmener sauf si elle avait une meilleure idée.
C’est ainsi qu’elle arriva dans une magnifique voiture à destination.

[…]

Aussi sa cure, commençant que le lendemain, elle commanda une énorme glace au chocolat. 
MFV ➿➿➿➿

 
 
 

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Les haïkus

Art béni du ciel    
Friandise à déguster
Madeleine de Proust.
Odette
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M'aigrit ce régime
 Bonjour aux kilo en trop
 Rondeurs oubliées.
Odette
🍬
 
Délice impromptu
 Joies de la gastronomie                               
 Papilles en alerte.
Odette
🍬
 
Que de maux ! Les femmes
se soutiennent par les mots.
La moitié du ciel.
Myosotis
🍬
 

 

Gourmand le moka
gâteau ancien délicieux
super desserts miam
Aidapa à 4 mains
🍬
 
Matinée douceur
Baguette beurrée café noir
Faim de zenitude
Annie
🍬
 
Petit Jour éclôt
Orange pressée café noir
La vie devant soi
Annie
🍬
 
Pour ne pas stresser
Trois carrés de chocolat
Et vive la vie !
MFV
🍬

 

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couverture : Agrippine de Claire Bretécher 
 

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Le grain de sel de la 🐢 :

"toute faute serait une étourderie

tout anachronisme le bienvenu

tout est vrai, tout est fiction

l'écriture inclusive une bévue"

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atelier du 5 mai 2021

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